Un jardin à l’anglaise
La villa Perrusson a été construite sur une parcelle enclavée entre l’usine de production Perrusson et la voie ferrée qui relie Chagny et Le Creusot Montceau. Le plan d’origine du jardin n’a pas été retrouvé. Cependant, son organisation spatiale est très caractéristique du style de jardin dit « à l’anglaise ».
D’après les photographies de la famille Perrusson, les abords de la villa étaient fleuris par de nombreuses potées.
Ce jardin a été certainement créé au moment de la première construction, c’est-à-dire autour de 1870. Après l’ajout de la partie Desfontaines, il fut quelque peu réduit.
On y construisit une orangerie pour conserver les plantes fragiles en hiver, seul élément décoratif du parc. À cette époque, le parc était relié à une autre parcelle en partie ouest, qui servait de potager et rejoignait les écuries situées un peu plus loin.
Réhabilité dans l’esprit des parcs paysagers du XIXe siècle, avec son bassin, son orangerie, ses larges pelouses, ses arbres imposants et ses allées sinueuses ponctuées de massifs de buis aux formes courbes, le jardin de la villa offre un écrin précieux à cette demeure bourgeoise.
Pour retrouver l’esprit des jardins à l’anglaise, l’architecte paysagiste s’est appuyé sur trois grands principes :
- Reconstituer une ceinture périphérique et une trame dense de buis pour constituer l’ossature du parc et ainsi fermer les vues au paysage extérieur (sauf côté voie ferrée).
- Introduire dans les massifs de buis qui bordent les pelouses d’autres essences rares qui donnent de la variété et de la couleur,
- Redessiner deux belles pelouses, véritables puits de lumière pour le parc et mettant en valeur la villa.



Les massifs, presque exclusivement plantés de buis, structurent le jardin. Ils sont maintenus en bosquets denses taillés en formes courbes qui adoucissent le paysage.
Pour enrichir le lieu, des essences remarquables à port naturel ont été ponctuellement implantées dans ces massifs. On y trouvera une série d’érables, des chênes, un glédistsia, un liriodendron, etc.
Autant d’essences qui manquaient dans la palette végétale typique des jardins du XIXe siècle. C’est pour cette raison, qu’un séquoia de 16 mètres a été planté près de la grande pelouse arrière. D’ici quelques années, l’arbre prendra toute sa majesté dans ce lieu.
Un espace plus travaillé et plus fleuri a été dessiné au pied de la façade Desfontaines. Il s’agit d’alcôves de verdure, qui conjuguent trois essences : le buis, l’if et le houx.
La pièce d’eau d’origine, dans le bas de la pelouse de l’entrée, a été remplacée par un bassin aux formes libres. Derrière lequel un petit tertre couvert de buis rappelle la représentation symbolique de la montagne. Cet artifice de jardin abritait très souvent dans ses entrailles la glacière de la propriété. Ici, la glacière n’a pas été reconstituée, mais l’artifice demeure.
Des rosiers anciens grimpants et rosiers lianes ont été plantés au pied des murs et des clôtures. Dans quelques années, leur grand développement offrira au regard de magnifiques coussins de fleurs à admirer de mai à juillet. Toutes les allées ont été retracées dans l’esprit des jardins à anglaise.